Ci-dessous vous trouverez des retours d’expériences (anonymisés) de différent-es participant-es de nos ateliers-formations (dans l’ordre chronologique du plus récent au plus ancien suivant l’évolution de nos pratiques) :
Je vous écris les quelques phrases qui suivent avec beaucoup de joie. Clairement, il y a un avant et un après la formation autogestion avec vous. Comme j’ai déjà pu vous le dire, cette formation m’a sacrément bouleversée et beaucoup de choses ont changé pour moi au sein des mes collectifs à visée autogestionnaire :
Qu’est-ce j’ai appris / compris ? > J’ai compris que les autres ont beau me laisser toute la place qu’ils peuvent pour que je puisse m’exprimer, ça ne suffit pas : il faut que j’ose, que je leur dise les choses comme je les ressens, en m’autorisant la critique (la paresia = une révélation ! Et puis ne plus avoir peur du conflit !) > J’ai aussi compris que mon mal à l’aise dans le groupe ne dépend pas que de moi = c’est aussi un problème collectif. Il ne faut pas (trop) individualiser les problèmes, au risque de les dépolitiser. L’inconfort/la souffance d’un.e membre appelle aussi une réponse collective. > L’accueil des nouve.lles et la transmission est un enjeu fort pour nos collectifs à visée autogestionnaire, si nous voulons que ces nouve.lles prennent toute leur place, s’épanouissent dans le collectif, et ne s’effacent pas derrière les ancien.nes du groupe. > L’autogestion est plus un idéal à atteindre, qui nous met en marche et nous pousse en avant (une utopie), que quelque chose de figée, qui existe déjà. Il nous faut, dans chaque collectif, décider de ses modalités ensemble. Il n’y a pas un groupe autogéré pareil qu’un autre. L’autogestion ici sera forcément différente là-bas. ça dépend des gens qui y sont investis, du contexte, etc. > Dans une association avec des salarié.es, l’autogestion « parfaite » est impossible à vivre puisqu’il y a de fait une hiérarchie (membres du Conseil d’Administration-employeurs VS salarié.es). Et ce même si les membres du CA sont sympas. > Il y a forcément des leaders (même malgré elleux) dans un groupe (des gens qui parlent mieux que les autres, sont plus à l’aise, souvent parce qu’ielles viennent de milieux favorisés, ont fait des études, sont plus ancien.nes dans le groupe, etc). La question est de savoir ce qu’on en fait collectivement, quels outils ont met en place pour qu’ielles trouvent leur juste place dans le groupe et n' »écrasent pas » les autres. Et j’ai sûrement appris plein d’autre choses mais ce sont les premières phrases qui me viennent en tête.
Qu’est-ce que j’ai vécu ? > un gros bouleversement émotionnellement. Me rendre compte que mon passé et mes traumatismes ont encore un fort impact dans mon présent et envenime mes relations dans le groupe. Je ne m’attendais pas à aborder l’autogestion d’une manière aussi personnelle. De questionner autant ma responsabilité personnelle dans la vie du groupe. Et je pense que c’était très important de le faire, alors merci ! > Des échanges passionnants, des rencontres avec d’autres membres de collectifs a visé autogestionnaire. > Un beau week-end dans un lieu magique, un chouette feu de camp et des discussions avec des gens aussi différents que passionnants, et même avec des circassien.nes !
Qu’est-ce que j’ai tenté depuis la formation ?
Pfouah, plein de trucs !! > Je vais voir une psy pour bosser sur mes traumatismes, et je commence la semaine prochaine une thérapie de groupe sur l’estime de soi, ça va déjà énormément mieux ! Au syndicat = > J’ai pu dire au groupe mes difficultés : surtout le fait de me sentir nulle parce qu’ielles abordent des sujets qu’elles comprennent mais que moi je comprends pas, avec des termes que je comprends pas non plus (des abréviations, etc). ça a permis à une autre membre de dire qu’elle se sentait un peu comme moi ! Depuis le groupe fait plus d’effort pour recontextualiser les sujets qu’on aborde pour qu’on soit à peu près au même niveau d’infos. > On a vécu l’Assemblée Générale de notre syndicat et y avait plein de nouv.elles : j’ai pris un énorme boost de confiance en moi en réalisant que j’en savais déjà beaucoup après 1 an dans le syndicat par rapport aux nouve.lles arrivé.es ! A l’AG on a accueilli des nouve.lles membres au Conseil Syndical, et ça aussi ça m’aide beaucoup à trouver ma place = je peux transmettre aux nouve.lles des connaissances pour qu’ielles trouvent leur place et ça me donne confiance en moi. Je me sens beacoup plus légitime dans mon mandat (d’ailleurs, j’ai même été faire un topo sur mon expérience syndicale cette semaine à des gens qui sont loin des syndicats. J’aurais vraiment jamais pensé faire ça.) Et puis je dis plus ce que je pense aussi ! > J’ai changé de missions au sein du Conseil Syndical. Et c’est aussi grâce aux prises de conscience de votre formation. J’ai mis fin à mes mandats qui ne m’épanouissaient pas (suivre les commissions communication et structuration du syndicat) et commencé à une nouvelle activité dans laquelle j’apprends plein de choses et contribue aussi à ma donner confiance en moi au sein du collectif (la commission juridique, qui est une commission hyper importante pour le syndicat. Je crois pas que j’aurais osé avant !) Au sein de l’association où je suis salariée = > J’ai osé dire à mes collègues que je trouve que nos tâches ne sont pas assez bien réparties (d’un côté la gestion/communication de la revue, de l’autre la rédaction), pas assez tournantes. J’ai pu leur expimer (un peu) ma frustration de ne pas participer à la rédaction. J’ai trouvé une brèche avec une collègue qui a l’air partante pour qu’on échange quelques missions, pour qu’elle participe plus à la gestion/communication et moi à la rédaction. (mais c’est un gros chantier qui va prendre du temps et qu’on a pas entamé.)
Qu’est-ce que j’aurais envie de dire d’autre à La Turbine ?
MERCI MERCI MERCI J’ai envie de vivre d’autres formations comme celle-ci. J’ai lu (entre autres) le livre « Joie militante » que vous nous aviez préconnisé : quel livre incroyable, j’en parle à tout le monde !! J’espère que vous allez bien. Prenez soin de vous.
T.
…Avec un peu de retard (le quotidien de la vie qui nous rattrape toujours quoi ^^)… Voila mes pérégrinations :
Qu’est-ce j’ai appris / compris ? Ce qui m’a vraiment marqué je pense dans cette formation c’est l’arpentage et les discussions autour du conflit, nécessaire et ordinaire. Et aussi, de partager avec tous et toutes les difficultés (éternelles ?) autour de la tension / l’équilibre, régulier, entre vie du collectif et vie de chaque individu (Bon et là, pas de recettes miracles non plus, mais on continue de tricoter au plus près de ce qui convient à tous et toutes).
Qu’est-ce que j’ai vécu ? Je retiens surtout des rencontres très chouettes et un partage d’expériences qui m’a ressourcé et nourri, avec beaucoup de choses qui ont fait écho chez moi. Donc merci à tous et toutes des pépites qui vous avez partagé.
Qu’est-ce que j’ai tenté depuis la formation ? Au retour de la formation, j’ai envoyé ma lettre au collectif, ça a pu faire émerger pas mal de discussions, notamment autour de la répartition du travail et de la centralisation des infos. Puis dans un second temps, hasard ou pas, il y a un conflit qui a émergé au sein du collectif. Ce qui a été très positif, c’est qu’on a monté un laboratoire pour travailler ce conflit. Et plutôt, j’ai l’impression qu’on a réussi à en faire quelque chose de pas trop mal, ça a abouti à une réorganisation dans la répartition du travail, ça a permis des départs sereins pour certain.es et des arrivées d’autres dans le projet.
Qu’est-ce que j’aurais envie de dire d’autre à La Turbine ? vraiment très super ce laboratoire, continuez ! Merci de ce temps et de ces énergies pour organiser ça. Merci d’offrir des espaces pour venir rencontrer et cogiter tout ça à plusieurs. Les rencontres, ça met en mouvement. En espérant que vos vies et expériences ont de belles couleurs, A bientôt sur le chemin !
Y.
Voici mes retours après bonne digestion du stage.
Qu’ai-je vécu pendant cette semaine de formation ?
Sur la forme : une 1e bonne expérience de formation avec une approche d’éducation populaire, avec des temps de concertation et d’auto-organisation du stage.
Un cadre d’expression sincère et bienveillant où j’ai senti que je pouvais prendre une place et participer pleinement, où des partages d’expériences authentiques et d’émotions ont eu lieu.
Sur le fond : des inspirations d’outils, de conceptions et d’application à chaud, par les retours d’expérience de chacun.e ou les mises en situation.
Aujourd’hui, je retiens surtout quelques analyses mises en commun en cheminant ensemble :
- ce que nous avons observé après le jeu du pac-man, comme quand un groupe réagit rapidement en situation de stress ou d’urgence, avec des tendances à prendre le leadership chez certaines personnes, à chercher différentes stratégies… et sur quoi il peut être bien de garder une vigilance
- les questionnements comme « d’où je parle? », « d’où vient cette demande? », « qui sont les premier.e.s concerné.e.s par cette problématique? », notamment proposés dans la démarche de Développement du pouvoir d’agir qui m’a beaucoup intéressée
- l’expérience du théâtre de l’opprimé
Après mes stages avec la Turbine et mon passage à N…., j’ai découvert les associations délégations de TJ……..;, dont celle de L…. où je travaille depuis maintenant trois mois. Je suis en apprentissage en quelque sorte et je regarde de près vos propositions de stages à venir autour de l’accompagnement social, du soin, etc. ! Les stages avec la Turbine m’ont sûrement donné envie de me tourner vers ce type de collectif pour un premier emploi.
Depuis, beaucoup de souvenirs du stage me reviennent à l’esprit. Je découvre d’abord une asso qui date de 1979 et j’essaie de raccrocher les wagons entre l’initiative de départ et les valeurs qui animent aujourd’hui le collectif, et interroge mes collègues sur ce point : comment les valeurs décidées ensemble sont-elles transmises et s’incarnent-elles dans la pratique au quotidien? Je prends aussi confiance dans le rôle que je peux jouer dans le collectif en arrivant en plus dans une phase de réorganisation de l’équipe. J’accorde par exemple beaucoup d’importance à la communication, la transmission des infos et la concertation dans les prises de décision et l’organisation des choses autant que possible, car (en rapport avec les problématiques que j’avais soulevées auprès de vous en stage) je me sens aujourd’hui légitime, en tant que partie prenante de l’équipe, à faire des demandes, évoquer et/ou agir en conséquences de mes observations et mes propres besoins (de communication, de sécurité, de repos, d’influence…). Là-dessus, il y a encore du travail à faire pour trouver la juste place et juste présence, pour ne pas être dans l’autorité tout en s’affirmant quand nécessaire par exemple, y compris avec les personnes que l’on accompagne ici dans un esprit éduc pop. Comment conseiller et accompagner sans imposer son point de vue sur l’autre ? Quand intervenir et quand laisser se faire l’expérimentation, se produire l’erreur, le conflit…?
Tous les jours m’apportent de la matière à réfléchir à tous ces sujets.
Bonne fin de semaine et au plaisir,
M.
J’ai vécu une super expérience et appris beaucoup.
Je suis repartie avec :
– meilleure connaissance des mécanismes du groupe
– outils concrets facile à appliquer pour la plupart
– de la matière théorique très intéressante (mais je n’ai pas encore lu tous les docs!)
– une meilleure posture d’animation de réunions et ateliers (seulement pratiquée en visio pour Le moment malheureusement)
– l’envie de creuser pas mal de sujets vus
– de nouveaux potes à M…… (on se voit avec L, S, C et Y pour arpenter mais pas que!)
Dans les mois suivants j’ai appliqué des outils, fait plus attention à mon rôle dans le groupe, donné des conseils pour l’orga d’un atelier en ligne en me rappelant ce que j’avais appris.
J’espère avoir l’occasion de suivre à nouveau l’une de vos formations!
Et je vous ai recommandé à deux amies.
Merci,
A bientôt,
T.
La formation m’a permis je crois de prendre plus de capacité de compréhension de ce qui est en jeu dans mes activités collectives, à L….., au travail ou ailleurs, alors évidemment que je suis renforcé individuellement, mais collectivement c’est pas sûr. J’ai tenté de proposer certaines choses à L……, par exemple, mais c’est pas passé, certains égos se sentent menacés parfois. Et pourtant, j’y suis pas allé frontalement, style « je vais vous montrer, moi ». Du coup, c’est ça aussi le truc que j’aurais aimé : travailler un peu plus sur nos retours respectifs dans nos collectifs. Avoir des repères concrets pour avancer sans forcer.
Je me remémore toujours la séquence « ma place dans le collectif » avec la scène figée avec les chaises et tout. C’était marquant 🙂
D’autre part, j’ai essayé d’oublier ce moment génant 🙂 où je me suis retrouvé à parler de community organizing devant un petit groupe, mais bon j’étais content de me rendre compte en en parlant à quel point j’étais désormais loin de ça. Bon, je pense que ce genre de petits ateliers improvisés, c’est mieux sans.
Bonne fin de journée.
H.
- Qu’est-ce qui a bougé pour vous pendant cette formation?
-Mon rapport à la question dominant.e/dominé.e à évoluer vers plus de souplesse et conscience. Pour être plus explicite je ne vois plus nécessairement les leaders/animateu.rice.s comme nécessairement dominant.es et complètement différents de moi, j’arrive à appréhender le fait que c’est une fonction, un rôle… Je ne sais pas si c’est très clair, ça ne l’est pas vraiment pour moi non plus mais c’est une notion qui a vu le jour en moi pendant la formation
-mon intérêt pour la question historique des luttes et méthodes d’organisation collective s’est accrue (sans que je passe cependant à l’étape recherche documentaire mais tout de même…)
- Quelles améliorations pourriez vous proposer?
Je ne suis pas si sûre de ma proposition mais peut être parler un peu de psychologie ou de psychosociale (notion que je ne maîtrise pas du tout)?
en espérant que ma réponse puisse vous servir
je vous souhaite tout de bon,
J.
Alors voilà quelques réflexions en vrac … ce qui est intéressant en vivant ensemble sur le lieu pendant la formation c’est qu’il y a directement de la mise en pratique 😉 et en travaillant ensemble sur les projets de quelqu’un aussi.
L’arpentage littéraire m’avait bien fait réfléchir sur les outils, leur utilité, ce qu’on y cherche, etc. Après pour moi qui venait entre autre avec l’envie d’en découvrir et d’apprendre à les maîtriser, je me suis sentie un peu lésée car on en a vu/pratiqué certains, mais on n’a pas eu les infos sur comment les mettre en place par exemple.
En tout cas ça m’a donné envie de plus réfléchir et d’essayer d’améliorer les choses dans mes expériences collectives (des réunions plus intéressantes et productives, réfléchir aux rôles que prennent les gens dans les collectifs, etc.) et je le fais depuis 1 an !
voilà ce qui me vient en tête pour le moment, je vous souhaite une belle formation cette année 🙂
bises
Y.
Désolée pour le retard mais voici tout de même ma réponse !
La formation passée avec vous a été une grande expérience humaine, des rencontres qui ont éclairé mon chemin et de la nourriture pour mon cerveau en ébullition
j’ai trouvé la force d’écouter mon ressenti et donc de mettre en place les outils pour bien quitter mon collectif
il m’a tout de même fallu une année de plus puisque je l’ai quitté il y a seulement un mois….et désormais je suis dans une phase de flou artistique où il est dur de trouver sa nouvelle posture face à l’association…
depuis la formation j’ai fait plusieurs ateliers d’animation d’intelligence collective, de transmission d’outils et de recherche de sens en fonction des participants et ça s’est à chaque fois bien passé, les participants sont ressortis ravis avec l’envie d’aller plus loin
je parle toujours de la turbine à graines comme une référence dans ce domaine
merci pour votre professionalisme et votre humanité, la richesse de vos contenus et vos yeux qui brillent
E.
Je repense souvent à cette formation, et je la conseille parfois, surtout si elle a lieu à Habiterre !
Une chose qui m’a marquée et dont j’ai encore parlé la semaine dernière quand on m’a dit « Non mais de toute façon, à part les syndicats il n’y a aucune forme d’organisation qui permet de fédérer, on a des métiers trop individuels », c’est la conscience de classe (ou de clan ?) que permet ce genre de formation. Ce ne sont pas forcément des conséquences visibles ou immédiates, mais j’ai adoré cet espace militant et politisé qui galvanise, un peu comme une manif’.
Plein de bisous de Paris en grève (où tout le monde se met au vélo, à la marche à pieds… Et je soupçonne même des parents de piquer les trottinettes de leurs enfants !).
B.
Pendant cette traversée, ce qui a bougé c’est moi.
Pendant que je traversais, tout autour de moi à bougé.
Pendant que tout le monde bougeait, je me suis mise à tanguer.
Pendant que je tanguais, j’en ai vu s’amarrer, j’en ai vu chavirer, j’en ai vu s’éloigner, j’aurai même pu couler.
Mais le flot incessant nous a fait dériver et le courant indomptable nous a submergé.
Pendant cette traversée, ce qui a bougé c’est nous.
Et ensemble, finalement on s’est remis à flotter.
Aujourd’hui, à l’heure d’accoster, MERCI MATELOTS de m’avoir accompagné , et BONS VENTS ! Le grand large me fait du pied.
Z.
Voilà pour mon retour.
- J’ai appris :
– sur le collectif
– sur le contenu du livre Micopolitique des groupes
– sur les questions de mouvements dans un groupe et dans les individus
– sur la place à laisser à l’expérimentation VS besoin de sécurité pour certain.e
– sur le décorticage du processus de décision
-sur le déroulé d’une formation de 5 jours et sur la place de formateur.
- J’ai vécu
– une expérience collective en immersion, forte.
– des moments de tension qui prennent beaucoup de place quand une partie du groupe s’est sentie en insécurité. Cela me rend indisponible, je me retrouve très préoccupée par ce que ressentent ces personnes et j’ai du mal à suivre ce qui se passe. C’est un sentiment que j’ai déjà connu en formation (quand je suis formatrice) ou un.e des participant.e est en résistance, je n’arrive plus à rester concentrer dans mon animation.
– une montée en puissance dans le lâcher prise et dans la capacité à donner des choses aux autres.
- J’aurais envie de dire d’autre à La Turbine :
– Merci, c’était une super expérience dans un cadre magnifique.
– J’aurais souhaité creuser la question du conflit et de son « animation ». J’ai l’impression d’avoir des bouts d’info mais je n’ai pas fait les liens.
Bonne journée à toute l’équipe.
à bientôt;
M.
– Qu’est-ce que j’ai appris ?
J’ai l’impression de ne pas avoir découvert de choses vraiment « nouvelles ». Je pense que j’avais déjà expérimenté la plupart des outils proposés, en tant qu’animatrice, et en réfléchissant avec d’autres à nos pratiques de ces outils, dans différents cadres.
J’ai aimé découvrir l’enquête de co-conscientisation et la vivre avec ma binôme ; je me suis sentie enrichie par nos échanges.
J’ai découvert « micro-politique des groupes » et ai apprécié y lire que les règles qu’un groupe s’était fixé n’étaient pas immuables, mais à requestionner régulièrement, chose que j’avais peu en tête.
– Qu’est-ce que j’ai vécu ?
Le groupe était chouette, j’ai apprécié chacune des personnes qui le composaient.
Il a cependant manqué pour moi un cadre sécurisant et plus clair que celui que j’ai trouvé :
- des tours de parole pour ce groupe nombreux (avec une priorité aux personnes s’étant le moins exprimé) ;
- un cadre clair permettant de savoir où nous étions emmenés par les formateurices au fur et à mesure ;
- du lien entre les différents temps proposés (comprendre le sens global, pourquoi telle référence est convoquée à tel moment…) ;
- un cadre horaire nous permettant de ne pas avancer « à l’aveugle » mais de savoir clairement quand serait la prochaine pause, avoir une lisibilité sur la journée à venir… ;
- des espaces confortables pour s’asseoir ;
- plus de temps en « petits groupes » ;
- une définition plus claire et rendue plus explicite de ce à quoi servait le temps de « résurgence » du matin : les participant·es avaient-ielles une place, un pouvoir dans les prises de décision ? Si oui, lequel ? Jusqu’où était-il possible que la parole qui nous était demandée soit écoutée ?…
J’ai vécu l’apparition d’un manque de confiance en moi au fur et à mesure de la formation, liée au manque de cadre sécurisant décrit ci-dessus.
Je pense qu’il a été très difficile pour moi de me détacher de mes vécus forts en terme d’animation, de transmission en tant que pédagogue Freinet et féministe, de mes nombreuses habitudes de travail avec différents groupes dans des espaces autogérés et des espaces de co-formation. La frontière était poreuse entre le cadre proposé et ces cadres vécus, intégrés, mais cette frontière était bien existante, et rendait l’ « expérience » complètement différente, très loin de certains fondamentaux vécus en actes dans des espaces autogérés. Il y a eu pour moi beaucoup de mots, et des actions qui n’étaient pas forcément en cohérence avec le discours exprimé.
– Qu’est-ce que j’aurais envie de dire d’autre à La Turbine ?
Rien de spécial, j’ai déjà dit beaucoup de choses au fur et à mesure de la formation. Merci de proposer des formations à prix libre, permettant à toustes de s’y engager… Bonne continuation à vous.
O.
- Qu’est-ce que j’ai appris ?
Lors de cette formation, j’ai appris à faire le lien entre du vocabulaire (parfois complexe, peu clair pour moi) et des ressentis qui m’habitent.
J’ai compris l’intérêt du travail de groupe « en résidence », sur plusieurs jours + nuits
J’ai compris que les discriminants sociaux ne doivent pas être mis de côté de manière permanente, mais qu’il est enrichissant de les remettre au centre d’un groupe de temps en temps.
J’ai (ré) appris l’intérêt de la lecture, notamment en groupe.
J’ai mieux compris le rôle du silence, qui permet la prise de parole, et donc, j’ai appris encore un peu plus à me taire, à écouter, malgré ma position de dominant.
J’ai appris à faire « le petit pas de côté », qui change tout, en termes de pression que l’on se met, d’attente que l’on peut avoir, mais aussi la mise en mouvement, sur des choses vers lesquelles je veux aller, bousculer, mais devant lesquelles j’avais tendance à rester figer…(sexualité, municipale, rôle dans un collectif…).
J’ai appris qu’il me fallait travailler plus avec mon corps (envie de prendre des cours de théâtre) avec lequel je suis mal à l’aise,
- Qu’est-ce que j’ai vécu ?
- une très très très chouette semaine, dans cette jolie bulle d’habiterre avec vous deux et le groupe, dans le 26 (qui donne envie de venir en vacance ! ) avec un fort sentiment d’appartenance au groupe (ce qui n’est pas toujours le cas en formation), une petite frustration concernant l’interconnaissance avec les animateur-trice-s,
- Le partage de valeurs, notamment autour du respect et des relations aux autres humain-e-s.
- Une foule de sentiments, passés comme actuels, une introspection sur le pourquoi et le comment je suis devenu ce que je suis, les « démons » qui me poursuivent, les valeurs qui me transcendent…
- Qu’est-ce que j’aurais envie de dire d’autre à La Turbine ?
Je trouve vraiment hyper chouette votre approche en binôme, votre démarche, que ce soit sur :
- l’ouverture aux publics (prix libres et solidaires),
- votre posture d’animation (pour moi en retrait du groupe, même si ce n’était pas l’intention) qui permet au groupe formé de sentir les étapes, l’évolution, par lui-même (et grâce aux exercices proposés),
- J’espère que vous continuerez longtemps de questionner, de partager, d’être ouvert aux publics les plus larges possibles,
- J’ai envie de vous revoir, en formation ou autre cadre. Mille merci.
V.