Ici sont rassemblées les productions poétiques et créatives que les stagiaires ont partagés avec nous.
Vous y trouverez pêle-mêle des écris individuels poétiques suite à des moments collectifs de théâtre-image ou autres dérives sensibles, mais aussi des productions collectives témoignant avec humour et esthétique de savoirs partagés, récoltés, ou encore en gestation.
Bonne promenade dans les expressions sensibles de vécus collectifs !
Le collectif est un arbre.
Je suis un arbre : ancrée, saisonnière, enracinée, voguant entre la force te la fragilité.
Cheminement personnel, brouhaha pour ne pas dire gros bordel,
Rythme ralenti, les mots se posent petit à petit,
Poumon, traversées, renversements, force, respiration,
Un cheminement qui devient progressivement évident,
Mais comment le rendre vivant ?
Mouvement, positionnement, regard, expression,
Autant d’éléments qui vont faire vivre mes halètements… perturbant !
Mise en groupe soulagement presque de l’ordre de la fissure mystère,
Que va t-il y avoir dans l’air ?
Observation, chamboulement, joie du cadeau qui m’est offert,
La beauté s’est nichée dans ce moment partagé.
La parole donnée touche tellement de vérités,
Des vibrations humaines qui ne cessent de m’étonner.
Collectif éphémère qui s’ancre en moi comme un chêne vert au début de l’hiver,
Prenons le temps de connaître et célébrer nos pépites intérieures,
L’agitation du printemps bien à tant viendra les mettre en lumière.
Partage.
Joie. Plaisir d’être ensemble. D’observer, de se laisser porter. Avec. Avec pairs (et mères ?!). Dans le respect des propositions de chacune.
Nous incarnons chacun·e à notre manière, de façon singulière, la question du collectif.
En étant ancrée, mais aussi en doute.
Des bases solides ou aériennes.
Sérieuses ou joyeuses.
Un large spectre d’émotions m’a traversé comme il traverse dans chaque étape de sa vie un collectif. Au-delà des mots, du verbe, il existe le sensible, la corde ou le fil, fil de soi ou fil de fer…
Tirer à soi le fil du faire.
Car de faire, d’action, il est aussi question. Au-delà des mots et des discours.
La mise en corps de nos mots, des valeurs qui nous poussent, individuellement, intrinsèquement, au plus profond de nous-mêmes, à agir.
Car commencer à faire, c’est se mettre en mouvement, incarner ce qui nous traverse, au-delà des mots et des pensées.
Faire. Il est temps de faire.
Avec douceur.
Après cette traversée, je me sens…
… plein, tout plein
Et plaine (ou pleine) !
J’ai rempli mes poches de graines et de vous,
J’ai bourré ma capuche et mon sac aussi
Je suis impatient de me retrouver seul avec ces graines de vous
De les regarder, pour les ranger, les trier, les contempler encore
Et les déranger ensuite
Pour mieux les imaginer germer
Avec l’envie de les semer et de les ensoleiller
Je me sens surpris par ce qu’elle vont devenir,
Par ce que je suis devenir
D’abord la colère…
Enfin, d’abord la porte du conflit que nous n’avons pas pris
Ensuite, l’incompréhension, l’injustice, tout ce qui fait mal
Comme trop tard pour en parler, juste à l’heure pour en crier
J’écoute, je prend, ça monte, je vomis à mon tour et m’essouffle
Partir, il faut s’enfuir, se protéger, être mieux ailleurs
Et puis non, que l’autre s’en aille, moi je reste.
Je suis là ! Et las…
Je ne sais pas. On dirait que j’ai envie de.. que j’ai peur aussi.
Reste toi aussi, s’il te plaît
On en est là.
À s’écouter, s’accuser, pour compter plusieurs fois.
Et un peu plus
Pourquoi je redoute le conflit alors que je déteste la colère ?
Cette colère qui fait mal quand elle me frappe
Ce passage en force, ce brouillard acide
Le conflit est un raccourci,
La colère le détour
Et les blessures son chemin.